Le textile et le monde de la tapisserie sont des univers côtoyés une grande partie de ma jeunesse. Aujourd’hui, avec recul, je m ‘aperçois qu’ils sont très importants et viennent nourrir ma pratique picturale. L’atelier du tapissier est un monde en soi rempli de motifs généreux et de couleurs vives disposés en apparence au hasard par la main de l’artisan sans autres règles que celles imposées par la fonction et le lieu.
Dans mes travaux en peinture, je rends compte de ces impressions persistantes qui m’ont imprégné inconsciemment toutes ces années. Chacune de ces relations entretenues par la peinture avec les intérieurs, interroger comment le textile est traité, développé depuis de nombreuses années et sans omettre leurs apports à la peinture. Je pratique une peinture frôlant le décoratif sans y succomber avec pour thématique : le champ pictural non figuratif et son territoire.

Quand la planéité de la surface picturale produit littéralement la profondeur, cette sorte d’abîme de la couleur, et n’est plus conçue comme une fenêtre sur le monde, mais une introspection dans “Un Monde”, alors tout est possible.

Pérégrination à travers des cartographies résiduelles, où toute géographie des signes évolue, comme des fragments en errance sur la surface du tableau ou de l’estampe. Dans ma quête artistique et mon terrain de recherches formelles qu’est l’atelier, je recours à l’identification d’une certaine réalité. En se laissant prendre à l’exclusivité des formes sans basculer dans un formalisme, je m’efforce de leur donner une signification nouvelle, pour produire une non figuration. Ma Pratique est le fruit de mon environnement, celui des toiles qui s’ignorent.
Retour au début